Le réseau de covoiturage fait l'objet d'une procédure administrative en Espagne alors que deux conducteurs sont accusés d'avoir fait du transport sans licence.
Le leader mondial du covoiturage est sous le coup d’une procédure administrative espagnole qui pourrait résulter en de lourdes amendes. L’Espagne remet en cause deux conducteurs utilisateurs de la plateforme et les accuse d’avoir fait du « transport de passager sans licence » selon un communiqué de l’entreprise. Une première pour le réseau qui compte plus de 35 millions d’utilisateurs dans 22 pays.
Accusés de faire des profits illégaux
En Espagne il est légal de proposer des places de covoiturage et de prendre des passagers via le site, mais le montant maximum de la participation demandée varie selon les régions du pays. Et c’est la que ça coince, le gouvernement de la région de Madrid a estimé que la contrepartie financière demandée était trop élevée car supérieure aux coûts du transport (essence et péage).
Les deux chauffeurs sont donc accusés d’avoir fait des « bénéficies illicites » et encourent 4.001 euros d’amende. Le site de son coté risque 8.803 euros d’amende pour avoir participé à la « prestation d’un service de transport sans licence ». Une pression qui intervient dans le cadre des tensions entre les taxi et les applications de transport comme UberPop qui a été interdit en 2014 dans la capitale madrilène.
Blablacar assure avoir respecté la réglementation
Pas de chance pour les conducteurs, cette amende résulte d’un contrôle aléatoire sur une quinzaine de trajets par les autorités espagnoles. Mais Blablacar prend leur défense et assure que ses utilisateurs ont respecté « les normes de la plateforme et, par conséquent, la législation en vigueur ». L’entreprise dit ne pas avoir reçu de notice particulière quant à la limite des participations, de 19 centimes d’euros par kilomètre à Madrid, et avoir respecté le seuil réglementaire de 28 centimes d’euros par kilomètre.
Une source interne aurait également déclaré à l’AFP « nous employons des personnes pour s’assurer qu’il n’y a pas de recherche de bénéfices » parmi les usagers. La question qui se pose actuellement est celle des éléments qui peuvent entrer dans le coût du transport, la région de Madrid ne tenant pas compte de l’assurance ou de l’amortissement d’un prêt.