Brésil: La rupture d’un barrage minier engloutit un village, un mort et cinq blessés
Un barrage minier s’est rompu jeudi au Brésil dans l’Etat de Minas Gérais (sud-est), provoquant une gigantesque coulée de boue toxique qui a englouti plusieurs habitations d’une commune voisine, faisant au moins un mort et cinq blessés.
Des maisons englouties jusqu’au toit par une boue rouge et épaisse, d’autres à moitié submergées ou détruites, des voitures embourbées: les images d’hélicoptère diffusées par la télévision Globo montraient des scènes de dévastation.
“Pour le moment, nous ne pouvons confirmer que la mort d’une personne, un employé qui a succombé à un infarctus” après avoir assisté au sinistre, “et qu’au moins cinq blessés ont été hospitalisés”, a déclaré à l’AFP Ronaldo Bento, président du Syndicat des travailleurs miniers de la ville de Mariana, située à 23 km du sinistre.
Le site d’information G1 a fait état d’au moins 10 morts et 45 disparus, en citant une source anonyme du syndicat minier local. Mais ni la compagnie minière Samarco, propriétaire du site où s’est produit l’accident, ni les autorités locales n’ont confirmé ce bilan.
La catastrophe s’est produite vers 16H20 (18H20 GMT), entre les villes historiques coloniales d’Ouro Preto et Mariana, qui ont immédiatement dépêché des pompiers et des ambulances.
Le syndicaliste Ronaldo Bento a déclaré à la presse locale que le barrage de Fundao, où travaillent 25 personnes, retenait des “boues toxiques de déchets minéraux, dangereuses pour l’environnement, sur une superficie équivalent à 10 stades de football”.
Pour une raison encore inconnue, le barrage à cédé, libérant une impressionnante coulée de boue toxique “qui s’est répandue sur deux kilomètres” à l’intérieur d’une vallée, a précisé M. Bento à l’AFP. Celle-ci a atteint la localité de Bento Rodrigues, peuplée d’environ 600 habitants, en majorité des employés de la compagnie minière, qui ont été appelés à évacuer d’urgence le village. On en voyait certains réfugiés sur les collines environnantes.
Tout le village a été envahi par ces déchets. On ignorait si d’autres personnes étaient portées disparues.
Roberto Verona, un journaliste local, a expliqué à l’AFP qu’il existait un plan d’évacuation en cas de problème, susceptible d’avoir donné le temps aux habitants de quitter le village avant l’arrivée de la coulée de boue.
“Nous avons survolé toute la zone. Toutes les voies d’accès ont été obstruées” par la coulée de déchets miniers, a déclaré à l’AFP une membre de la police militaire de Mariana, joint par téléphone depuis Rio.
Cette situation empêchait les secours d’accéder à la localité ravagée. Pour compliquer encore plus la tâche des secouristes, la boue a renversé des poteaux électriques, entraînant une coupure de courant. A la nuit tombée, la zone du sinistre était plongée dans l’obscurité.
La présidente Dilma Rousseff a proposé au gouverneur de l’Etat de Minais Gerais, Fernando Pimentel, l’aide de l’armée et de la défense civile nationale.
“La Défense civile et d’autres organes compétents font tout ce qu’ils peuvent pour porter les premiers secours à la population de la localité, qui reste difficile d’accès en raison des dégâts provoqués par l’inondation”, a déclaré M. Pimentel dans un communiqué. La compagnie Samarco s’est également dite totalement mobilisée “pour assister les personnes et minimiser les dommages à l’environnement”.
Samarco est une entreprise détenue à parts égales par le géant minier brésilien Vale et le groupe australien BHP Billiton. L’Etat de Minas Gérais est le coeur minier du Brésil depuis le XVIe siècle. L’exploitation de l’or, qui a fait sa richesse initiale, a été remplacée depuis par l’extraction de nombreux minerais et de pierres semi-précieuses, en particulier le minerai de fer.