A cause du monopole d’Android, Google est accusé d’abus de position dominante
La Commission européenne ne souhaite pas laisser Google s’en sortir dans cette affaire sans une égratignure. Elle semble être décidée à le condamner pour un abus de position dominante à cause d’Android. Le système d’exploitation est installé sur une très bonne partie du marché.
Google prive-t-il les utilisateurs d’une certaine liberté ?
Android représente une petite poule aux œufs d’or, car, depuis quelques années, l’OS mobile ne cesse de grignoter le marché. Aujourd’hui, il est le principal concurrent de celui d’Apple, à savoir iOS. Toutefois, au vu des statistiques qui circulent, la firme de Cupertino n’arrive pas à bénéficier de la même domination sans doute à cause de son fonctionnement. En effet, Android a la particularité d’être en « Open Source », les fabricants sont ainsi en mesure de le personnaliser à leur guise pour qu’il puisse s’adapter assez facilement aux dernières performances du Smartphone.
Si ce procédé est intéressant pour les entreprises, la Commission européenne ne partage pas cet avis. En parallèle de cette adaptabilité à toute épreuve, il y a un problème d’abus de position dominante, car tous les logiciels de Google sont disponibles par défaut. Il est donc parfois inutile d’installer d’autres applications, mais il est important de noter que la firme de Mountain View ne propose pas non plus tous les logiciels.
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La Commission européenne ne lâche pas Google. Après s’être attaqué aux pratiques du moteur de recherche dans la comparaison de produits, Bruxelles estime que Google abuse de sa position dominante dans la recherche avec son système mobile Android. «Nous pensons que par son comportement, Google prive les consommateurs d’un choix plus large d’applications et de services mobiles et que l’entreprise freine l’innovation émanant des autres acteurs, en violation des règles de concurrence de l’UE», a expliqué la commissaire chargée de la politique de concurrence, Margrethe Vestager.
85% des mobiles tournent tout de même sous Android
Aujourd’hui, le marché est largement dominé par Android. Au vu des statistiques, le système d’exploitation se retrouve installé dans 85% des Smartphones, cela représente pratiquement 400 références. Il est important de spécifier que ce nombre représente tous les concurrents de la firme à La Pomme. Par conséquent, lorsque des services de Google sont installés par défaut, certains se questionnent sur cet abus de position dominante. Par conséquent, Margrethe Vestager frappe une nouvelle fois avec une série de griefs à l’encontre de Google, qui sera confronté à une forte détermination.
Les partenariats avec Google sont de plus en plus nombreux
Elle estime que les propriétaires des mobiles sous Android n’ont pas un très large choix d’applications à cause de la stratégie de Google. Cela est rendu possible à cause d’une multiplication des partenariats. Google a été en mesure de signer des contrats avec Huawei qui est l’étoile montante de ce marché ou encore Samsung, le principal concurrent d’Apple. Le pouvoir d’Android a même déteint sur les montres connectées et les box numériques. Free ainsi que Bouygues Telecom ont décidé de développer une box spécifique sous Android TV. Il y a une explication, cette domination ne cesse de prendre de l’ampleur grâce à un fonctionnement en open source, il permet à tous les fabricants d’adapter Android à leur mobile.
La Commission possède un dossier solide contre Google
Bruxelles a donc les moyens d’attaquer Google, car la Commission a fait en sorte de mener une enquête à la fois solide et pertinente. En effet, les griefs étaient attendus depuis le début de l’année, mais elle a fait le choix de repousser cette communication notamment pour consulter des experts en la matière. Bruxelles possède ainsi les capacités pour mettre des bâtons dans les roues de la firme de Mountain View.
Dans ce dossier, l’auteur d’Android risque une amende très élevée, car, si l’abus de position dominante est avérée, Google devra payer 10% de son CA qui représentait près de 7.54 milliards de dollars l’année dernière. La firme de Mountain View a du souci à se faire puisque Margrethe Vestager a la réputation d’être directe et focalisée sur la sanction.
Deuxième «acte d’accusation»
C’est le deuxième «acte d’accusation» en un an que Mme Vestager envoit à Google. En avril 2015, la Commission européenne avait adressé une «communication des griefs» au géant américain pour abus de position dominante dans la recherche sur internet.
Elle estimait que Google avantage ou a avantagé, dans ses pages de résultat, son propre service de comparaison de prix «GoogleShopping» et son prédécesseur, «Google Product Search», par rapport aux services de comparaison de prix concurrents.