Le document gênant de la SNCF qui fiche et insulte ses employés
Un document oublié et découvert à la gare Saint-Lazare de Paris met la SNCF dans l'embarras. Le papier fiche et commente 25 agents, entre insultes et remarques d'ordre privé.
Un squelette dans le placard de la SNCF vient de faire surface. Un document manuscrit aurait été oublié dans un bureau de la gare Saint-Lazare à Paris et met la compagnie ferroviaire dans l’embarras. Le papier en question recense 25 agents de départ, chargés d’autoriser la fermeture des portes et le départ des trains, accompagnés de commentaires pour le moins déplacés, voire insultants ou d’ordre privé.
Fiches racistes et insultantes
Ce document rédigé par un manager et découvert par les syndicats CGT et Sud Rail il y a une quinzaine de jours comprend des commentaires et informations qui vont bien au-delà des données classiques ou des informations à caractère purement professionnel. Ainsi en plus de remarques sur la qualité du travail de ces 25 agents, on trouve des annotations racistes et insultantes rapportées par Le Parisien.
Se mêlent des éléments de l’ordre privé comme la situation maritale de type « marié, célibataire, vient de rompre » ou encore « marié à une étrangère » avec des commentaires sur la personnalité comme « un peu conne », « fêtard », « un peu instable » ou « racaille bas de plafond ». D’autres commentaires portent sur le travail et l’ambiance avec « travail correct mais pas ouf », « détesté par l’équipe », « cafte les autres », « roi de l’embrouille » et « très chiant coté sécurité ». Certains sont même racistes et sur les origines comme « vient du fin fond de la campagne » et « prière au local… sans gêne pour les autres ».
La SNCF s’excuse, les syndicats se méfient
La direction de la SNCF a présenté ses excuse à l’ensemble des agents après avoir été saisie par les syndicats le 14 novembre. « Cette liste, probablement rédigée il y a un an lors de la passation de pouvoir entre deux dirigeants de proximité, contient des propos inappropriés, injustifiés et contraires à la charte de l’éthique de l’entreprise portant notamment sur la vie privée de certains des agents de votre équipe. Une enquête a été ouverte » peut-on lire dans le courrier rédigé par le dirigeant d’Unité opérationnelle de la gare Saint-Lazare, Renaud Mermilliod.
Si la direction dit qu’il s’agit d’un cas isolé, les syndicats se posent la question d’une pratique plus généralisée. Le responsable de SUD-Rail dénonce des cas plus anciens à Cergy en 2013 et déplore « une méthode de management qui vise à faire pression sur certains salariés ».