Grèce : Moscovici semble confiant sur la volonté commune d’avancer
Le commissaire européen aux affaires économiques Pierre Moscovici s’est montré confiant mercredi à Athènes sur l’issue des discussions en cours avec la Grèce, qui doit présenter des réformes en échange d’aide de la part de l’UE.
Laissant entendre que les prévisions économiques qu’il présentera jeudi montreront un retour de croissance en Grèce l’an prochain, M. Moscovici a estimé que “quand on veut, on peut”, et qu’en l’occurrence, “la volonté était là”.
Un Eurogroupe, réunion des ministres des Finances de la zone euro, doit se tenir le 9 novembre, pour décider si les réformes menées par le gouvernement d’Alexis Tsipras sont suffisantes pour verser à la Grèce deux milliards d’euros, dans le cadre du programme d’aide de 86 milliards d’euros sur trois ans signé en juillet.
Les discussions porteront ensuite, a rappelé M. Moscovici, sur la recapitalisation des quatre grandes banques grecques, puis sur un allègement de la dette grecque.
M. Moscovici a noté toutefois “qu’il reste beaucoup à faire d’ici fin décembre”.
Parmi les sujets encore sur la table, la réforme des retraites, la hausse de la TVA dans les îles grecques, ou le plafond en dessous duquel une résidence principale ne peut pas être saisie.
Il a assuré que les créanciers “n’ignorent pas les spécificités de la société grecque et ne cherchent pas à mettre les plus démunis dans la difficulté”. “Comme toujours les derniers mètres sont les plus difficiles, mais que suis confiant”, a-t-il dit.
Interrogé sur un possible recours par la Grèce à la clause de circonstances exceptionnelles pour assouplir les conditions de ses réformes, M. Moscovici est resté prudent. “Nous devons évaluer si elles sont réunies, et ensuite discuter, mais il ne s’agit pas d’un assouplissement général ou d’un assouplissement des règles” du pacte de stabilité, a-t-il insisté.
Le premier ministre grec Alexis Tsipras, qui avait rencontré mardi M. Moscovici, a paru pour sa part un peu plus tendu, lors d’une conférence de presse commune avec le président du parlement européen Martin Schulz.
M. Tsipras a adopté un ton ferme pour dénoncer “des demandes absurdes” et “inacceptables” des créanciers.
Il pourrait avoir le soutien de M. Schulz, qui a promis de soulever toutes “ces questions justifiées” auprès de ses interlocuteurs à Bruxelles.
M. Moscovici a pour sa part noté que, depuis que le gouvernement Tsipras a accepté le plan d’aide de juillet, “la coopération est bonne et même très bonne” entre Athènes et les créanciers.
“Mais comme je l’ai dit hier à M. Tsipras, il faut garder le rythme, aller vite”, a prévenu le commissaire.