IKKS en redressement judiciaire : l’avenir de plus de 1 000 salariés en jeu

Image d'illustration. Clientèle heureuse explorant les racks de vêtementsADN
L’enseigne de prêt-à-porter IKKS vient d’être placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Paris. Cette procédure met en péril l’avenir de la marque et expose plus d’un millier de salariés à une possible suppression d’emploi.
Tl;dr
- IKKS placé en redressement judiciaire en France.
- La crise du prêt-à-porter s’aggrave pour l’emploi.
- Pandémie et inflation fragilisent le secteur depuis des années.
Crise persistante dans le prêt-à-porter français
Dans l’univers du prêt-à-porter, la liste des victimes continue de s’allonger. Jeudi, c’est au tour de la marque IKKS d’être placée en redressement judiciaire, une décision prise par le tribunal des activités économiques de Paris. Cette procédure, limitée aux activités françaises du groupe, ouvre une période d’observation qui court jusqu’en avril 2026. Derrière ces décisions se cache une menace bien concrète : près de mille emplois seraient désormais sur la sellette.
IKKS, un pilier bousculé
Fondée en 1987, la maison IKKS s’est forgée une identité singulière avec son « ADN Rock ». Elle habille femmes, hommes et enfants à travers ses différentes marques – I.Code, One Step et IKKS – et rayonne par ses 600 points de vente dans l’Hexagone comme à l’international. Forte de ses 1 500 collaborateurs dans le monde, l’entreprise semblait jusque-là solide. Mais les difficultés ne datent pas d’hier.
L’année 2024, tournant critique
Déjà fragilisée ces dernières années, IKKS avait connu une année 2024 particulièrement éprouvante. La marque a dû solliciter l’abandon des dettes auprès de ses créanciers tandis que les investisseurs tentaient un dernier sursaut financier. En février dernier, un PSE (plan de sauvegarde de l’emploi) était annoncé : 202 postes menacés en France et la fermeture de 77 magasins ou corners sur un total de 604. Finalement, grâce à des reclassements internes, ce sont environ 140 collaborateurs qui auront été directement touchés par ces suppressions d’emplois. Selon le président du groupe, Ludovic Manzon, « le jeu du reclassement » aura permis d’en limiter les conséquences sociales.
Secteur sous pression et accumulation des causes
Les difficultés traversées par IKKS, loin d’être isolées, s’inscrivent dans un contexte où les acteurs historiques – tels que Camaïeu, Kookaï, ou encore Comptoir des Cotonniers – ont déjà succombé à une conjoncture défavorable. Le secteur subit depuis plusieurs années un ensemble de chocs :
- Pandémie ayant bouleversé les habitudes d’achat.
- Inflation, hausse générale des prix (énergie, matières premières).
- Baisse du pouvoir d’achat, explosion du marché de la seconde main.
- Concurrence accrue, notamment celle des géants du « fast fashion » comme Shein.
Aujourd’hui encore, la mutation profonde du marché contraint les enseignes traditionnelles à revoir leurs modèles pour tenter d’éviter le sort qui semble déjà sceller leur avenir.
