Les chefs d’entreprise expriment leurs craintes face à la suppression envisagée des jours fériés

Image d'illustration. Travail, ordinateur. ADN
La perspective de réduire le nombre de jours fériés suscite de vives préoccupations parmi les chefs d’entreprise, qui redoutent l’impact potentiel de cette mesure sur l’organisation du travail et le climat social au sein de leurs sociétés.
Tl;dr
- Patronat inquiet face à la suppression de jours fériés.
- Contribution financière supplémentaire demandée aux entreprises.
- Plan de redressement budgétaire : mesures contestées.
Un projet budgétaire qui inquiète le patronat
Alors que le gouvernement envisage une suppression de deux jours fériés pour redresser les finances publiques, la réaction du monde économique ne s’est pas fait attendre. Ce lundi, plusieurs représentants d’organisations patronales ont exprimé leur préoccupation quant à la possible introduction d’une nouvelle contribution financière pour les entreprises, censée compenser cette mesure. L’annonce survient dans un contexte déjà tendu où la moindre charge supplémentaire est scrutée avec anxiété par les acteurs économiques.
Des réunions sous haute tension
Depuis avril, un « Conseil des entreprises » réunit périodiquement les principaux ministres économiques et les représentants du patronat afin de débattre des grandes orientations budgétaires. Lors du dernier rendez-vous, c’est Michel Picon, président de l’U2P, qui a donné le ton en évoquant son « inquiétude ». Pour lui, la suppression proposée par le Premier ministre François Bayrou, dans le cadre d’un plan visant à générer 4,2 milliards d’euros d’économies, serait « très préjudiciable à l’hôtellerie, à la restauration, aux collectivités locales et aux stations balnéaires ».
L’inquiétude grandit autour des contributions supplémentaires
Mercredi dernier, la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet a confirmé que le gouvernement envisageait de demander aux entreprises de « s’acquitter d’une contribution », en contrepartie de ces deux journées travaillées. Une logique qui rappelle celle de la « journée de solidarité », instaurée en 2004 lors de la transformation du lundi de Pentecôte : ce jour est désormais travaillé mais non rémunéré, assorti d’un prélèvement équivalent à 0,3 % de la masse salariale au profit des personnes âgées ou handicapées.
Parmi les arguments avancés par les chefs d’entreprise figurent notamment ceux-ci :
- Carnet de commandes plein : mesure économiquement envisageable.
- Baisse d’activité : charge jugée trop lourde (jusqu’à 0,60 % supplémentaire).
- Doute sur l’intérêt : si contribution imposée, peu d’avantages pour les sociétés.
Pistes pour combler le déficit public… et leurs limites
Le plan présenté par François Bayrou, qui prévoit un effort budgétaire massif – jusqu’à 43,8 milliards d’euros dès 2026 –, va plus loin. Le gel envisagé des prestations sociales et des retraites ainsi que celui des dépenses publiques hors Défense marquerait un tournant austère. S’il salue certains aspects du projet en déclarant sa « lecture plutôt positive », le président du Medef, Patrick Martin, met toutefois en garde : toute nouvelle ponction pourrait remettre en cause l’intérêt même de travailler davantage pour les entreprises. Côté CPME, son dirigeant Amir Reza-Tofighi, reste prudent et promet une vigilance accrue face aux prochaines décisions concernant cette contribution controversée.
Entre nécessité budgétaire et craintes patronales, l’équation reste entière et nourrit un débat économique particulièrement sensible à l’approche des arbitrages parlementaires décisifs.
