Fin de la mission Rosetta : Le robot Philae ne s’est finalement pas réveillé !
Alors que le petit robot Philae devait partir en mission et actuellement implanté sur la station de la comète Tchouri, les équipes de scientifiques n’ont pas réussi à le réveiller. Muet depuis de nombreux mois, le robot Philae touche donc à sa fin car à partir de fin janvier les conditions deviendront trop hostiles pour sa survie. Néanmoins, grâce à la mission Rosetta, il est possible d’en savoir un peu plus sur l’univers qui nous entoure. Cette mission devrait prendre fin d’ici quelques jours car les -50° sont attendus sur la planète Tchouri.
Aucun retour de la part de Philae
Le petit robot Philae avait été envoyé sur la comète Tchouri depuis novembre 2014 afin d’explorer les secrets de l’univers. Or, depuis le 9 juillet 2015, aucun signal n’a été émis par l’appareil et les données des scientifiques envoyées sont restées sans réponse. Une dernière manœuvre a été lancée ce dimanche afin de rendre plus compétents les panneaux solaires de ce petit robot. Mais aucun contact n’a été établi durant cette étape de la dernière chance, comme l’a confirmé Stephan Ulamec, responsable de l’atterrisseur à l’agence spatiale allemande DLR à Cologne.
Des conditions qui vont devenir très hostiles
Les scientifiques ont décidé de laisser encore jusqu’à la fin du mois de janvier l’action menée par Philea, même si celui-ci ne répond pas. En effet, à partir du mois de février les conditions météorologiques vont devenir très hostiles sur planète Tchouri avec une baisse rapide de la lumière des températures très basses qui ne seront pas favorables pour recevoir des données.
Après dix ans comme passager pour la mission Rosetta, Philae reste un héros interplanétaire car il a réalisé un réel exploit en se posant sur la planète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko le 12 novembre 2014.
Stabilisé à l’ombre
« Nous allons encore envoyer quelques commandes à Philae ces prochains jours. Puis nous passerons en mode écoute », juste pour vérifier qu’il n’envoie pas de signal, a indiqué Stephan Ulamec. « Après, il faut être réaliste. Les conditions vont aller de mal en pis » sur la comète : la lumière va diminuer, les températures vont baisser à mesure que Tchouri, escortée par Rosetta, va continuer à s’éloigner du Soleil. « Il va falloir accepter que nous n’entendions plus Philae », souligne Stephan Ulamec. « Les chances de recevoir un signal sont très basses. » « Si, fin janvier, aucune communication n’a été établie, ce sera vraiment fichu », estime Philippe Gaudon, chef de projet Rosetta au Cnes, l’agence spatiale française, à Toulouse (France).
Fin janvier, la comète sera à 300 millions de kilomètres du Soleil. Pour pouvoir fonctionner, Philae ne doit pas tomber en dessous d’une température intérieure de – 51 degrés. Ensuite, il plongera en hibernation, sans espoir de réveil. Mais il aura acquis le statut de héros interplanétaire. Après dix ans de voyage comme passager de Rosetta, Philae a réalisé le 12 novembre 2014 une première historique en atterrissant sur la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko. Après plusieurs rebonds imprévus, il s’est stabilisé à l’ombre, en position couchée, dans une zone montagneuse.
Des indices sur l’apparition de la vie sur Terre
Équipé de dix instruments, le robot a travaillé pendant soixante heures, récoltant de précieuses données scientifiques, avant de s’éteindre faute d’un ensoleillement suffisant pour ses batteries solaires. Il s’est réveillé à l’improviste le 13 juin, a établi plusieurs contacts avec la Terre, mais ne communique plus depuis la mi-juillet. « Ses antennes semblent plutôt orientées vers le sol que vers l’espace », relève Philippe Gaudon. Ces derniers mois, les équipes ont tout tenté pour rentrer en contact avec le robot, qui est vraisemblablement endommagé. « L’électronique générale – le cerveau – a sans doute été abîmée par un excès de chaleur lorsque la comète a été au plus près du Soleil », considère Philippe Gaudon. Elle avait déjà subi des froids importants cet hiver.
L’électronique des antennes rencontre aussi des problèmes, semble-t-il. En outre, des poussières, rejetées cet été lors du passage de la comète près du Soleil, se sont peut-être accumulées sur les panneaux solaires, empêchant ceux-ci de fonctionner, note Philippe Gaudon. L’aventure de Rosetta, elle, va se poursuivre jusqu’à septembre, date à laquelle il est prévu qu’elle « se pose » le moins rudement possible sur Tchouri pour y finir « sa vie » aux côtés de Philae. Le but de la mission Rosetta, menée par l’Agence spatiale européenne, est de mieux comprendre les comètes, témoins de la genèse du système solaire il y a 4,6 milliards d’années. Les chercheurs espèrent trouver des indices sur l’apparition de la vie sur Terre.