Le patron de la Wells Fargo démissionne après l’affaire des comtes fictifs
La PDG de la banque américaine Wells Fargo s'est vu contraint d'annoncer sa démission le 12 octobre après le scandale des comptes fictifs.
La troisième banque de dépôt américain a annoncé mercredi 12 octobre le départ de son PDG actuel John Stumpf. Si officiellement il part à la retraite, l’homme d’affaires s’est plus ou moins vu pousser à la démission suite au retentissant scandale des comptes fictifs qui avait éclaté il y à un mois.
Une fraude massive auprès des clients
Le patron fait les frais de pratiques malhonnêtes commises par ses employées sous sa direction. Entre 2011 et 2016 les conseillers en clientèle de la banque ont ouvert 2 millions de comptes fictifs à l’insu des clients dans le but de facturer des services non demandés et générer des commissions, à l’instar de plus de 500.000 cartes de crédit émises sans la demande des clients. En cause ? Les objectifs commerciaux exigeants fixés par la direction de la banque.
Ce n’est pas moins de 5300 employés qui ont participé et ont été licenciés depuis, avec le départ du PDG qui devrait mettre un point final à cette affaire. Ce dernier a annoncé être reconnaissant pour avoir eu l’opportunité de diriger Wells Fargo depuis 2007. Il déclare : “Alors que j’ai été pleinement engagé dans la direction du groupe durant cette période, j’ai estimé que c’était mieux pour l’entreprise que je démissionne” et laisse sa place au directeur opérationnel de Wells Fargo, Timothy Sloan, 56 ans.
La pression politique
La banque avait déjà été condamnée le 8 septembre à payer une amende de 185 millions de dollars, 164,4 millions d’euros, pour ses pratiques illicites. Mais le départ de John Stumpf était inéluctable alors que l’affaire tombe en pleine campagne présidentielle américaine. Le PDG servira d’exemple et Hillary Clinton l’avait visé lors d’un discours : “C’est scandaleux que (…) nous voyons toujours de puissants banquiers agir avec désinvolture vis-à-vis de la loi. Nous n’allons pas laisser les grandes entreprises comme Wells Fargo échapper à leurs responsabilités”.
Sa démission avait été également demandée par plusieurs parlementaires à la suite d’auditions publiques auprès du Congrès américain. Le PDG avait été harangué par des sénateurs et notamment Elizabeth Warren qui avait déclaré : “Vous devriez démissionner. Vous devriez rendre l’argent que vous avez gagné pendant que cette fraude a été menée et vous devriez faire l’objet de poursuites pénales”.