Congés payés : ce que votre employeur peut exiger avant la date limite du 31 mai

Image d'illustration. Nouvelles regles de calcul des conges payesADN
À l’approche de la fin du mois de mai, les salariés sont tenus d’utiliser leurs jours de congés payés restants. L’employeur dispose alors de certains droits pour organiser ou imposer la prise de ces congés non utilisés.
Tl;dr
- Congés payés à solder avant le 31 mai 2025.
- Report possible seulement avec accord employeur.
- Comptes épargne-temps évitent la perte de jours.
La pression du mois de mai sur les congés payés
Dès le retour du printemps, une ambiance bien particulière s’installe dans de nombreux open spaces : celle du calcul minutieux des congés payés. Si le dicton « En mai, fais ce qu’il te plait » prête à sourire, pour bon nombre de salariés, il prend une tout autre dimension lorsque la direction ou le service Ressources humaines commence à leur rappeler qu’il est temps d’écouler les jours restants. Pourquoi cette insistance ? La raison tient en une date clé : le 31 mai 2025. À cette échéance, tous les congés acquis entre le 1er juin 2023 et le 31 mai 2024 devront être posés sous peine d’être irrémédiablement perdus.
Un cadre légal mais parfois modulable
Au cœur de ce ballet printanier se trouvent les règles du droit du travail. En principe, chaque salarié du secteur privé cumule 2,5 jours de congés payés par mois travaillé. Ces « CP » s’entassent parfois sur le compte sans trouver preneur, au grand dam des managers qui redoutent l’embouteillage annuel. Pourtant, la réglementation n’est pas gravée dans le marbre : un accord collectif – propre à l’entreprise ou à la branche – peut décaler cette période de référence. Par exemple, certaines conventions fixent la clôture au 31 décembre ou au 31 mars (notamment dans le BTP ou le spectacle).
Pertes, reports et astuces pour sauver ses jours
Mais alors, que risque-t-on si ces fameux jours ne sont pas posés à temps ? En théorie, ils tombent dans l’oubli. Toutefois, la pratique se révèle plus nuancée : sous réserve d’un accord entre salarié et employeur, un report reste envisageable. Impossible cependant d’imposer unilatéralement sa volonté : comme l’indique le site service-public.fr, « votre employeur doit aussi avoir votre accord s’il souhaite que vous reportiez vos jours après la période de prise de congé ». Une spécialiste du droit social, Fatima Belghomari, rappelle d’ailleurs que ce « commun accord » doit idéalement être formalisé par écrit – recommandé ou remise en main propre.
Voici ce qu’il faut garder en tête pour ne pas perdre ses droits :
- Négocier un report directement avec l’employeur.
- Vérifier la convention collective applicable.
- Sonder son éligibilité au compte épargne-temps (CET).
L’option compte épargne-temps : la parade des prévoyants
Pour près de 8,6 % des salariés français disposant d’un CET, la problématique disparaît presque magiquement : il leur suffit de transférer leurs congés non utilisés sur ce dispositif spécifique et d’oublier les calculs complexes. Reste à tous les autres l’inévitable question : poser ses jours… ou risquer de les voir filer.
